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Anse à l'époque gallo-romaine

Ier au IVème siècle
Aux premiers siècles de notre ère, Anse s’appelle Asa Paulini. C’est la première étape sur la Via Agrippa de l'Océan, une des principales voies romaines reliant Lugdunum (Lyon) à Boulogne sur Mer et Trèves. Son tracé exact est inconnu entre Lyon et Anse mais a été clairement identifié en plusieurs endroits sous l’ancienne RN6 entre Anse et Villefranche sur Saône.
C’est l’époque de la « Paix Romaine ». Le site s’étend sur 15 hectares et sera occupé jusqu’au IVème siècle. C’est une des principales implantations gallo-romaines au nord de Lyon. Une demi-douzaine de grandes villas sont construites à l’abri des inondations de la Saône sur le bas du coteau surplombant l’Azergue et la Saône. Outre leur partie résidentielle, les différentes fouilles ont mis à jour d’importants vestiges d’activité agricole et viticole à proximité de ces villas, ainsi que des infrastructures à vocation de relais sur la voie romaine, tels des thermes, destinés à débarrasser le voyageur des fatigues et de la poussière de son étape depuis Lugdunum ou Ludna.

Parmi ces villas, celle de la Grange du Bief, fouillée à partir de 1843, puis à plusieurs reprises depuis, est un vestige majeur qui occupait une superficie de trois hectares dont un hectare bâti et un ensemble thermal de 800 m2. Les fouilles de 1843 ont mis à jour une immense mosaïque (16 m X11 m) dont une partie (7 m X 3 m) fut alors abritée sous un bâtiment, avant d’être transférée en 1911 à l’intérieur du château des Tours. Elle y figure toujours sur le mur de l’archéothèque, petit musée gallo-romain aménagé à l’intérieur du château, dont il est une des étapes majeures de la visite. L’ancre de marine et les proues de bateau qui constituent la frise de cette mosaïque nous apprennent que le personnage considérable qui était propriétaire de cette immense villa, s’était probablement enrichi grâce au commerce fluvial.

La villa de la Grange du bief

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Le Castrum gallo-romain

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A partir du IIIe siècle, de graves crises touchent l’Empire romain. Il est soumis aux fortes pressions exercées sur ses frontières par des peuples Barbares et agité en son sein par des rivalités politiques. Les cités doivent donc se protéger et ériger des fortifications. C’est ce qui se produit à Asa Paulini où les habitants construisent au bord du delta de l’Azergue, sur une superficie de 13.000 m2, une enceinte de 450 m de périmètre qui subsiste aujourd’hui en grande partie. Quinze tours la jalonnent dont il reste des traces, voire la totalité d’une douzaine d’entre elles. La relativement faible superficie de ce « castrum » ne devait pas permettre d’abriter toute la population mais devait être le siège d’une garnison et un dépôt de vivres. Deux portes permettaient d’y pénétrer : l’une au nord, face à la voie montant vers l’Océan et Trèves, l’autre au sud, face à l’Azergue. L’hypothèse avancée par l’archéologue Jean-Claude Béal serait que cette porte sud aurait donné sur un canal reliant le castrum et la Saône, canal qui aurait donné son nom à la ville : Asa Paulini, « les eaux de Paulinus », du nom de celui qui aurait fait creuser ce canal.
Le déclin du site s’est effectué au IV° siècle où un incendie en particulier, a détruit la grande villa de la Grange du Bief. On n’en connaît pas les raisons. D’autres habitats lui ont succédé dès la fin du IV° siècle, comme un groupement de huttes mis en évidence lors de fouilles récentes sur le site de la Dame Blanche.
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