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La restauration du château
en plusieurs étapes

12 Remplacement a l-identique de la charpente.JPG

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La partie centrale

2019 - 2022

Rénovation de la toiture et des 2ème et 3ème étages du logis

En 2019, il restait à rénover les deux étages supérieurs du logis seigneurial dont la toiture et les murailles donnaient des signes de fatigue évidents. Le risque de chute de tuiles sur les parkings autour du château et surtout dans la cour de l’école attenante était bien réel. Les travaux réalisés par des entreprises qualifiées pour intervenir sur un monument historique ont donc débuté au 2ème semestre 2019.

Il devenait urgent pour la municipalité d’intervenir.  Lors des travaux, les maçons ont découvert que les murs de 2 m d’épaisseur n’avaient plus de joints en raison des infiltrations d’eau de pluie au fil des siècles : la muraille était devenue davantage un mur en pierres sèches plutôt qu’une construction en maçonnerie. Il a donc fallu en particulier d’abord injecter du béton dans de nombreuses fissures à l’intérieur desquelles on pouvait parfois passer le bras. Puis les murailles ont été rejointées soigneusement à la chaux. L’échafaudage étant présent, la municipalité en a profité pour rejointer également l’ensemble de la façade du donjon.

La charpente, quant à elle, reposait depuis 2011, sur un ensemble d’étais disposés sur une dalle de béton qui avait auparavant été coulée sur le sol du 3ème étage pour conforter l’ensemble du logis. Elle était  dans un état critique, certaines poutres maîtresses étant cisaillées par l’humidité. « Cela tenait par habitude » a déclaré Didier Répellin, architecte de chef des Bâtiments de France en charge du suivi des travaux. Après déconstruction, la charpente a été reconstituée à l’identique. Auparavant, il avait fallu retirer une à une à la grue les poutres du plancher en béton qui avait été coulé dans les années 1980 pour conforter les structures du château. Chacune de ces poutres pesait 1,3 tonnes et mesurait 10 m de long.

Ces travaux au 3ème étage du logis ont évidemment été accompagnés de recherches archéologiques qui ont permis  de retrouver d’abord côté ouest, l’ancien chemin de ronde du XIII° siècle et côté est, le chemin de ronde du XV° siècle. Tous deux ont été surmontés d’un chassis de verre qui permettra d’exposer sous les pieds des visiteurs des objets issus des fouilles archéologiques. Le conduit de la cheminée romane a été mis en valeur et des fresques murales (XV°-XVII°) ont également été mises à jour et conservées

13 3eme etage le conduit de cheminee.JPG
14 Le decor peint fin XVII--debut XVIII-.JPG

La rénovation du 2ème étage du logis n’était initialement pas prévue, mais l’intervention nécessaire sur le plancher du 3ème étage a rendu cette opération incontournable. Cet étage avait été cloisonné et aménagé en appartement occupé jusqu’en 1985 par Mr Noyer, puis désaffecté. La démolition des cloisons a permis de retrouver la configuration de l’ancienne et superbe salle de réception du château. A cet étage, les archéologues ont été suivis par Florence Cremer[1] et sa petite équipe spécialisée dans la restauration de peintures murales. Hors étude préalable, cette restauration a nécessité sept mois de travail à trois personnes. En effet,  l’état des murs et fresques murales était très dégradé. Entre l’enduit d’origine au XIIIème siècle et les tapisseries de l’appartement Noyer, les restaurateurs ont inventorié 10 couches successives qu’il a fallu patiemment  gratter. Florence Cremer a choisi de mettre en avant les éléments restant les plus marquants des différentes époques et de les relier par un enduit à la chaux hydraulique.

Le décor le plus présent (8ème couche) est un beau décor peint partout dans la salle et ses deux cabinets attenants, fin XVIIème et début XVIIIème siècle. Le visiteur découvrira en particulier dans la grande salle une scène de chasse antique et dans le cabinet sud-est  un même décor dupliqué six fois, séparé par des pilastres et des décors floraux, surmonté d’un chapiteau, représentant dans la partie supérieure des vases à encens d’où s’échappent des fumées. De nombreux graffitis viennent compléter ces découvertes, représentant plusieurs châteaux, des soldats et deux gibets.

 

[1] Florence Cremer a réalisé de très nombreuses restauration de fresques, en particulier dans des édifices religieux souvent prestigieux comme le Palais des Papes ou la cathédrale d’Avignon et plus près de nous au château de Fléchères.

L’ensemble des travaux de cette dernière tranche de rénovation a coûté 1,775 million d’euros, répartis de la façon suivante :

  • 1ère tranche: toiture, façades, 3ème étage du logis: 1,3 million d’euros

  • 2ème tranche: 2ème étage du logis: 0,3 million d’euros dont 0,175 million d’euros pour la restauration des fresques.

C’est énorme pour une petite ville de bientôt 8000 habitants. Outre la municipalité, ont donc contribué au financement : le conseil régional, le conseil départemental, l’Etat (plan de relance), les Mécènes du Patrimoine et la Fondation du Patrimoine qui a relayé les dons des particuliers. Mais grâce à toutes ces contributions, la municipalité et les associations ansoises disposeront dorénavant de deux nouvelles salles prestigieuses pour l’organisation de leurs manifestations.

15 Les visiteurs de retour dans la grande.JPEG
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